Léonidas Ier roi de Sparte et commandant des 300/ agent de la langue française
Nombre de messages : 129 Lieu(x) : Grèce- Sparte Métier(s) : Roi de Sparte État de santé : en parfaite santé, légère soif Date d'inscription : 25/03/2007
| Sujet: Deuxième description d'Athènes Dim 25 Mar - 23:19 | |
| III] L'avènement de la tyrannie de Pisistrate
A Athènes, le contexte est désormais fait de tensions politiques. Pendant les années qui suivent l'archontat de Solon, Athènes semble avoir été composée de luttes de factions ; pendant certaines années, la cité n'a pas eu d'archontes éponymes, les élections étant fortement contestées. Ces années sans archontes sont appelées Anarchia. On n'entend parler à nouveau de la vie athénienne que vers 560, quand les luttes de factions dégénèrent en guerre civile. On voit apparaître trois factions, qui se déchirent pour des raisons politiques et des intérêts locaux. Ces trois factions sont distinguées par leur géographie : les gens de la plaine, les gens de la côte, et ceux des collines (dirigés par Pisistrate). Les gens de la côte seraient partisans d'un régime modéré, ceux de la plaine favorable à une oligarchie, et ceux de la colline représente une masse populaire à la recherche d'un chef qui défende leurs intérêts.
1) La prise de pouvoir Pisistrate a connu plusieurs fois l'exil avant de s'établir de façon décisive et d'établir une dynastie. La première prise de pouvoir se fait à la suite d'une supercherie, comme celles qui suivront d'ailleurs. Ce qui est original, c'est qu'il s'est imposé par la ruse plus que par la force. Vers 560, Pisistrate, se présente à l'Agora, couvert de blessures qu'il se serait faite à lui-même en prétendant avoir été attaqué par ses rivaux. Il apitoie les citoyens et leur demande de lui fournir une garde personnelle qui sera composée de Doryphores. Ce ne sont pas des soldats, mais des portes massues !. C'est avec l'aide de ceux-ci qu'il s'empare de l'acropole. A la suite de plusieurs exils et de prises de pouvoir, il s'installe définitivement jusqu'à sa mort en 528-7. La tyrannie de Pisistrate malgré son caractère épisodique est considéré par les Athéniens comme une période de prospérité. Les sources le présentent comme un bon tyran.
2) Le nouvel age d'or a. une tyrannie démocratique La tyrannie de Pisistrate est relativement modérée. Pisistrate, aristocrate lui-même, a pris le pouvoir au nom du peuple et a lutté contre les autres aristocrates. Il profite de leurs divisions et rencontre donc rarement une solide opposition. En cas de réelle hostilité, il recourt au bannissement ou à la prise d'otage. Mais il essaie de se concilier la plus part des nobles, en les nommant par exemple à l'archontat. Le tyran ne modifie pas le système mis en place par Solon ; mais il favorise ses amis pour la nomination aux charges publiques. Le conseil et l'assemblée existent toujours, mais les citoyens sont sous la protection vigilante des doryphores. Mais le tyran favorisa le peuple et on dit de lui qu'il a eut une attitude démocratique. En effet, il accomplissait des tours d'inspection dans l'Attique pour se rendre compte des conditions de vie des citoyens. C'est dans cet esprit qu'il institue des juges itinérants : évite au petit paysan d'avoir à se rendre à Athènes, réduit le pouvoir local de l'aristocratie.
b. prospérité économique Le tyran institue une taxe sur les revenus de 5%, qui permet de financer les guerres, d'embellir la cité, et de célébrer des sacrifices. La taxe porte essentiellement sur l'agriculture, mais aussi sur les droits de douanes perçus au port d'Athènes. C'est à l'époque de Pisistrate que la céramique attique s'exporte largement, détrônant la céramique corinthienne. De même, se développe l'exportation de l'huile d'olive. Le renom de cette huile d'excellente qualité est attestée par des amphores dite panathenaïques, donnée comme récompenses aux concours des Panathénées.
3) Athènes, centre religieux et centre urbain a. Les fêtes religieuses Pisistrate organise ou réorganise des fêtes religieuses, civiques. En effet, le tyran a contribué au développement du culte d'Athéna à Athènes. La déesse était déjà honorée par la fête des Panathénées, fête réorganisée par le tyran qui distingue maintenant entre des Panathénées chaque année, et des Grandes Panathénées tous les quatre ans. C'est de cette époque que date les premières panathénaïques, rempli de l'huile sacrée de Athéna. Il instaure aussi les Grandes Dyonisie, occasion de produire des pièces dramatiques pour Dionysos. Les premières pièces antiques sont créées à cette occasion.
b. le centre urbain Il va aménager l'Agora. C'est sous Pisistrate qu'elle devient le centre civique d'Athènes. Il fait construire une fontaine monumentale : la fontaine aux neufs bouches (enneakrounos). L'alimentation des villes en eau douce est un souci des tyrans qui fournissent d'importants travaux à cet effet. On peut citer l'œuvre de Polycrate de Samos. Le premier bâtiment civique sur l'Agora date de cette époque. Il s'agit du portique royal, qui, est le siège de l'archonte roi.
Pour un bilan de cette œuvre : Une grande diplomatie, notamment à Athènes, où il évite un soulèvement des aristocrates tout en favorisant les paysans et les artisans. Par ces travaux et par la promotion des cultes civiques, il contribua à renforcer la collectivité athénienne en la soudant autour de cultes communs. C'est pour toutes ces raisons que la tyrannie fut communiquée à ses fils.
IV] Les pisistratides et la fin de la Tyrannie
A sa mort, Pisistrate laisse le pouvoir à ses deux fils : Hippias et Hipparque. Ces deux frères exercent la tyrannie conjointement et continue la politique de leur père face aux aristocrates.
1) Les constructions à Athènes Il s'agit de constructions religieuses et civiles. Ils entreprennent notamment l'immense chantier de Zeus Olympien, non loin de l'Acropole. Il s'agit d'un temple immense, le plus grand de la Grèce propre. Il est à peu près certains que les pisistratides ont voulu rivaliser avec les temples gigantesques de l'Asie Mineure : Héra à Samos, Artémis à Ephèse. Le projet est tellement démesuré qu'il n'est achevé que 650 ans plus tard, sous l'empire romain avec Hadrien. Le réseau des routes en Attique est amélioré, et le petit-fils de Pisistrate, Pisistrate le Jeune, élève au nord de l'Agora un autel des douze dieux. C'est à partir de cet autel qu'on compte les distances en Attique.
2) La crise politique intérieure A la fin de leur règne, certains aristocrates commencent à contester leur pouvoir. Certaines familles comme les Alcméonides sont exilées, ce qui n'empêchent pas la naissance d'une conspiration vers 514 qui aboutit au meurtre d'Hipparque. Les deux meurtriers sont deux Athéniens : Harmodios et Aristogiton. Ils ont voulu mettre fin à la tyrannie, c'est pourquoi ils sont à la suite à l'origine d'un culte en tant que Tyrannoctone. Cependant il semble que leurs motivations ne sont pas politique, d'après Thucydide, il s'agit d'une banale histoire amoureuse, les deux ayant été amants. Et Hipparque aurait fait des avances à Harmodios qui l'aurait éconduit. Hipparque furieux d'être repoussé aurait été odieux à l'égard d'Harmodios, l'une des origines de cette conspiration. Les deux amis réussissent à tuer Hipparque. Harmodios est aussitôt mit à mort et Aristogiton succombe sous la torture. La tyrannie en tout cas devient beaucoup plus dure après cet assassinat. Hippias devient soupçonneux, met à mort les athéniens qui ne lui inspirent pas confiance, cherche des alliances à l'extérieur ce qui lui permet de recruter des mercenaires. De peur d'un soulèvement du peuple, il aménage des casemates pour se réfugier en cas de soulèvements populaires.
2) L'intervention de Sparte Certains aristocrates exilés font appel à Sparte pour renverser le tyran Hippias. Une première tentative de débarquement à Athènes à lieu en 511. Mais ils sont repoussés par des cavaliers thessaliens. Une seconde expédition mieux préparée est envoyée en 510, dirigé par Cléomène de Sparte. Cette fois, les thessaliens sont repoussés, Hippias avec sa famille doit se réfugier dans une casemate près de l'acropole. Finalement, il se rend et capitule. Au lieu de l'exiler, on le laisse partir en exil.
La naissance d'une cité est un phénomène complexe, de par la nature composite de la cité grecque. On voit se mettre en place progressivement des institutions politiques : magistratures, conseil, assemblée, mais la communauté des citoyens doit aussi être soudée autour de cultes civiques : la cité est aussi une entité religieuse. La dynastie des pisistratides a jouer un rôle essentiel pour assurer la cohésion des citoyens. Au début de l'époque archaïque, Athènes est dirigée par des rois, à la fin par des tyrans. En fait cet épisode de la tyrannie ne remet pas en cause le régime de la Cité. On peut le considérer comme une oligarchie modérée, un fragile équilibre politique installé entre les aristocrates et le peuple. C'est le caractère instable de cet équilibre qui explique l'avènement de la tyrannie. Par son attitude favorable au peuple, le tyran bien inconsciemment assure la transition vers un régime démocratique.
Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1998-9
ce texte provient du site: http://www.cliohist.net | |
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